Lire c'est partir, 2017.
Il existait à Londres une étrange taverne. Toute la journée, Dick devait éplucher les pommes de terre, nettoyer le sol, récurer les casseroles. Jusqu'au jour où il recueillit un petit chat... qui allait changer sa vie.
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Ce premier ouvrage présenté dans le cadre du challenge Christmas Time est aussi pour moi l'occasion de parler d' une maison d'édition un peu particulière : Lire c'est partir est en fait une association créée en 1992 dans le but de favoriser et faciliter l'accès à la lecture. Depuis 1998, Lire c'est partir édite des livres, romans, albums, et récits audios vendus au prix unique de... 80 centimes! Ces livres, dont on peut vous assurer qu'ils sont bien neufs, peuvent être des textes originaux (certains même écrits par des auteurs jeunesses connus, à l'image de Gudule) ainsi que de célèbres classiques, souvent mis en images par de talentueux illustrateurs ou dessinateurs prometteurs. Ne les cherchez pas dans les librairies : les livres Lire c'est partir sont vendus par l'association au cours de ventes itinérantes dans toute la France, le plus souvent en partenariat avec les écoles locales. Alors pour plus d'informations et pour accéder au catalogue en ligne de cette pétillante et inattendue maison d'édition, c'est sur le site officiel de l'association ICI.
Ce très bel album écrit et mis en images par l'illustrateur Grégoire Vallancien (un habitué de Lire c'est partir, mais aussi des éditions Hatier Jeunesse), reprend ici un conte traditionnel anglais peu connu de ce côté-ci de la Manche : la légende du chat de Whittington. Ce récit médiéval existe sous plusieurs versions auxquelles on reconnait néanmoins une trame commune : celle d'un garçonnet orphelin dont le chat particulièrement intelligent et doué de parole lui permet de faire fortune. Une version anglaise du Chat Botté? Pas exactement, car ce mythe est en fait dérivé d'un fait historique véridique, l'histoire de Richard Whittington, qui devint immensément riche et fut nommé plusieurs fois député-maire de Londres. Si les portraits qui restent de lui aujourd'hui le représentent effectivement avec un chat (venant ainsi corroborer la légende), il s'agirait d'une interprétation du mot cat (chat), homonyme d'un bateau de l'époque servant au transport de marchandises - dès lors la métaphore se dessine d'elle-même, et on devine que l'homme a fait sa fortune grâce au commerce maritime. Devenue très vite une fable, cette histoire fut rapidement adaptée en pièce de théâtre, encore donnée en représentation aujourd'hui.
Illustration originale du conte (à gauche), portrait du véritable Richard "Dick" Whittington et de son chat (à droite),
Affiche de la pièce de théâtre adaptée du conte (ci-dessous).
Bien que le récit d'origine se situe dans un cadre médiéval, Grégoire Vallancien a eu l'audace et l'excellente idée de recontextualiser le célèbre conte en plein XIXème siècle hivernal. Si cela n'est pas clairement écrit ou énoncé, les illustrations nous renvoient sans aucun doute possible au Londres de la fin des années 1800. Dès lors, ce personnage d'orphelin maltraité par une aubergiste et les décors des docks londoniens et de la capitale anglaise enneigée nous renvoient immédiatement à un conte de Noël à la Dickens, façon David Copperfield et Oliver Twist (les couleurs, les ambiances, notamment, m'ont renvoyé au musical adapté de ce célèbre roman vu l'an dernier). Cette excellente analogie ajoute toute son atmosphère à ce très sympathique album.
En bref : un conte traditionnel médiéval anglais judicieusement réinterprété à la sauce dickensienne dans un Londres victorien enneigé. Des dessins sympathiques pour une histoire qui l'est tout autant.
Que ça a l'air beau ! Moi aussi, j'aime beaucoup cette maison d'édition. Je vais aller voir sur le site si cet album est toujours disponible. :) Merci pour la découverte !
RépondreSupprimerTu le trouveras sans problème, il vient de paraître, c'est une nouveauté de l'éditeur ;)
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