lundi 9 décembre 2019

A very Roaring Fall : Flappers & Tea Party...


  Après notre printemps et notre été très jazzy, continuons de faire notre bilan saisonnier sous l'éclairage des tonitruantes Années Folles. Au menu : un tea time dans un lieu Art Déco en diable et des gravures de mode sur fond de motifs géométriques...

Thé Art Déco :


  L'automne a débuté avec un événement de taille, prévu de longue date avec ma cousine : nos retrouvailles annuelles lilloises pour un film propre à nos univers préférés. Après nos rendez-vous cinéma successifs pour Les animaux fantastiques 1 et 2, nous nous sommes retrouvés cette année autour du très attendu film de Downton Abbey, suite de la série dont nous sommes tous les deux de grands fans! 


  Et quoi de mieux que de célébrer un film so british et so 20's que de s'offrir un tea time dans l'un des lieux les plus emblématiques de la pâtisserie lilloise (à défaut d'un salon de thé anglais)? Je parle bien sûr de la maison Méert, institution fondée en 1761, dont la devanture si reconnaissable est par ailleurs classée monument historique. Célèbre pour ses gaufres fourrées et ses confiseries traditionnelles, Méert est célèbre bien au-delà du Nord puisque de nombreuses boutiques ont ouvert dans toute la France et même à l'étranger. 




  Mais Méert, ce n'est pas que l'assiette, c'est aussi l'endroit (ou les endroits) : si la boutique de Lille présente une architecture caractéristique du XVIIIème siècle puis des rénovations XIXème, le salon de thé Méert de Roubaix (à deux pas de Lille, que nous rêvions de voir également depuis longtemps) est implanté depuis quelques années dans un lieu bien connu de la ville, j'ai nommé La piscine. La piscine, c'est un musée ouvert en 2001 sur le site de la piscine couverte (initialement appelée "bains publics") de style Art Déco construite entre 1927 et 1932. Après la fermeture du lieu en 1985 pour cause de vétusté, la piscine a rouvert ses portes il y a 19 ans, reconvertie en musée : l'intégralité de l'architecture a été conservée mais rénovée, et les salles, identiques à leur style d'origine, accueillent aujourd'hui un impressionnant fond artistique. La brasserie Méert est l'endroit parfait pour déguster thé et gourmandises après avoir admiré le splendide grand bassin, nimbé de la lumière que filtrent les vitraux aux formes géométriques...


  Cette excursion gourmande était aussi l'occasion de tester leur carte : cet été, j'avais cuisiné un gâteau de voyage aux fruits rouges d'après une recette de chez Méert, dont on m'avait offert il y a quelques années le livre de recettes. Je souhaitais plus que tout profiter de mon nouveau séjour dans le Nord pour goûter la version originale de ce cake et comparer avec le mien, mais il était difficile de se limiter à une seule pâtisserie quand on voit le large panel de gourmandises on ne peut plus alléchantes de la célèbre enseigne. J'ai donc succombé à un magnifique baba framboise citron, une merveille visuelle et gustative au sirop impeccablement dosé et aux fruits frais. Une réussite pâtissière qui égale de loin les savoureux desserts et gâteaux de l'Angelina, où je m'étais rendu fin juin.


  Ah, pour l'anecdote : en faisant nos emplettes dans Lille, on a même trouvé un alambic vintage pour faire nos cocktails de contrebande si jamais la prohibition redevenait d'actualité...



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Murder mystery stories:


  Je vous en avais parlé dans mon dernier article de bilan estival : fin Août, j'ai participé à un concours d'écriture organisé par les éditions Ex-Aequo, le prix Zadig de la nouvelle policière. J'ai eu l'excellente surprise de voir mon nom apparaître en quatrième position du premier tour, soit les 89 textes présélectionnés parmi la totalité des envois. Puis, au fil des semaines et des autres tours, à la façon des Prime Times de la Star Ac', hop, nouveau tour de jury pour voir la liste se réduire petit à petit...


  Bon, comme vous vous en doutez peut-être, j'aurais probablement commencé cet article autrement si j'avais gagné le premier prix, remporté la publication de ma nouvelle et raflé la mise de 1000 euros (genre avec un intitulé du type "Good News" ou "Very very very good news", ou encore tout simplement en débutant mon paragraphe par un "AAAAAHHHHHHH" d'excitation. Oui. Enfin non. Enfin oui mais non. La vérité c'est que je ne ferai sauter ni la banque, ni les ventes en librairie cette année : je ne fais pas partie des finalistes publiés (heureux sort réservé aux second et troisième prix), et je suis encore moins lauréat. Néanmoins, je me console en me disant que sur la totalité des textes envoyés, et sur le nombre complet de présélectionnés au premier tour, j'ai tout de même fait parti des douze derniers. Oui, oui, je ne suis pas peu fier de dire que je suis allé jusqu'en demi-finale, ce qui, j'imagine, pour un texte qui ne respectait pas totalement le règlement du concours, n'est pas mal du tout!


  Le polar n'étant pas mon genre de prédilection (du moins quand je me situe du côté de l'écriture – et même du côté de la lecture, j'ai certaines exigences pas toujours des plus communes), je m'étais dit que je ne ferais pas la session 2020 du concours. Enfin, il n'y a que les imbéciles qui ne change pas d'avis, car ça, c'était avant d'apprendre que Philippe Charlier himself (célèbre médecin légiste et archéo-anthropologue français, connu pour ses apparitions à la télévision et ses authentifications de restes de personnalités historiques) rejoignait le jury pour l'an prochain. Franchement, on serait convaincu à moins, non? 


  Autre histoire de meurtres et d'enquêtes, mais côté spectateur cette fois : fin octobre, je suis allé voir la très sympathique pièce Sherlock Holmes et le masque de Chiang Mai (chroniquée par votre humble serviteur ICI), variation autour du personnage de Doyle qui empruntait autant à la grande Histoire qu'elle lorgnait vers le pastiche léger. L'auteur, acteur et metteur en scène de cette pièce (auprès de qui j'ai fait un fantastique stage de théâtre l'été dernier) ainsi que son acolyte illustratrice (et actrice également, pour la première fois) m'ont amicalement dédicacé l'une des affiches du spectacle...



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Bricoles et Fariboles : des couvertures avec des Flappers et des Voltaire dedans...


La "collection Automne-Hiver chez Lenormand " (dixit l'auteur lui-même) ;
Deux créations de votre humble serviteur se cachent dans cette galerie de couverture, saurez-vous les retrouver? ;)

  Côté créations, j'ai eu l'honneur de répondre à une nouvelle commande de Monsieur Lenormand himself pour la couverture d'un opus inédit de ses Enquêtes de Voltaire (format novella, autre donc que les romans Voltaire mène l'enquête qui paraissent simultanément chez Lattès). Après avoir retoiletté les visuels des trois premiers titres (Meurtre à l'Anglaise – prochainement chroniqué en ces pages –, Querelle de Dieppe et Panique à Rouen), j'ai conçu pour l'inédit Comment entrer à l'Académie en évitant les balles un design illustrant un Voltaire avançant fièrement vers l'Académie française (alors située dans le palais du Louvre). Ce nouveau tome vient tout juste de paraître, disponible uniquement sur commande (ICI) ou en format numérique.


  Changement d'époque pour un tout autre projet : direction l'Australie et les années folles, deux indices qui devraient vous suffire pour en conclure que l'on va parler de... Miss Fisher. La célèbre héroïne des romans de Kerry Greenwood (qui sera à l'honneur sur Books-tea-pie à Noël) s'apprête en effet à connaître son adaptation au cinéma (mais ça, depuis le temps qu'on vous en parle, vous devez commencer à le savoir) ; quelle meilleure occasion pourrait-on avoir de replonger dans les romans originaux? Malheureusement, en France, seulement 6 tomes sur les 20 initialement publiés en VO ont été traduits (les quatre premiers bien avant la transposition en série télévisée, épuisés depuis, chez 10/18, et deux autres chez City éditions, mais très mal distribués malgré la volonté de surfer sur le succès de l'adaptation). Une réédition ou la publication d'inédits coïncidant avec la sortie du film ne serait-elle pas un événement des plus pertinents? C'est l'idée que j'ai proposée à une éditrice de ma connaissance, férue de polars anglophones et toujours en recherche de nouveaux textes. J'ai appuyé ma suggestions de quelques croquis, histoire de glisser au passage que je serais ravi de me charger des illustrations de couverture. Je me suis donc lancé dans un florilège crayonné de Flappers (nom également donnée aux fameuses "Garçonnes" des années 20) dans des écrins de motifs Art Déco. Le projet est actuellement en cours de réflexion, croisons les doigts...

 (cliquez pour voir en grand)

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Achats et acquisitions :


  Du côté des achats, cadeaux, et autres acquisitions en livres et en tout genre, Cousinette a profité de notre entrevue so Downton de Septembre dernier pour m'offrir tous les présents mis en attente depuis le Noël précédent, certains pourtant déjà bien entreposés dans des colis affranchis mais jamais envoyés (un travers que nous cultivons tous les deux). Bref, c'était un peu mon anniversaire avant l'heure, tout d'abord avec ce t-shirt tout exprès pour notre sortie cinéma, puis grâce à des cadeaux estampillés Harry Potter (carnet, passeport des studios WB et magnifique porte-clef chocogrenouille), le tout accompagné de thé, de thé, et encore de thé.


  Un autre colis (posté, celui-là), m'est parvenu il y a quelques semaines de la part de la pétillante Pouchky/Ficelle, garni de quelques bricoles british : un vrai nœud papillon (avec notice d'utilisation, car si j'en possède déjà une impressionnante collection, ils sont tous déjà noués – eh oui, je suis un tricheur ^_^') acheté outre-Manche, un marque-page Lapin Blanc (on a jamais assez de marque-ta-page, ni jamais assez de Lapin Blanc) et un badge dont j'ai toujours rêvé, à l'effigie de Steed et Mrs Peel sur fond de cible!


  Viennent ensuite les achats livresques compulsifs : Afin de préparer mon Noël (et aussi par crainte que tous les volumes jamais traduits soient un jour épuisés), j'ai recommandé deux Miss Fisher en VO. Impossible aussi de ne pas céder à l'appel du dernier Fabrice Colin (que je loupe depuis dix ans à chaque nouveau salon du livre, incroyable, à croire que c'est une histoire de karma...) et à cette couverture graphique et gothique en diable d'une réédition d'un roman méconnu de Le Fanu.  L'achat du Fantôme de Manhattan m'a été suggéré alors que j'avais évoqué Le fantôme de l'Opéra à l'occasion du dernier challenge Halloween ; cette suite imaginée par un auteur contemporain a également inspiré Andrew Lloyd Webber pour son musical Love Never Dies, qui fait par la même également suite à son premier spectacle adapté du roman original de G.Leroux.


  Je parlais à l'instant de salon du livre : cette année et pour la première fois depuis longtemps, j'ai pu me rendre à celui de Montreuil. J'y suis allé sans avoir trop préparé ma venue (si ce n'est la demande de mon accréditation professionnelle), si bien que je n'ai pas eu le temps d'anticiper et de lister les signatures annoncées pour repartir avec des ouvrages dédicacés (oui, j'ai donc encore loupé Fabrice Colin). A peine si j'avais juste noté les titres que je n'avais pas trouvé en librairie près de chez moi... aussi ai-je acquis Le Magicien d'Oz illustré par Lacombe (ne dîtes rien, je sais, je suis faible) et le carnet qui va avec (mais chut, vous dis-je!), ainsi que le superbe Visiteur de minuit de Marie-Aude Murail, mis en images par la talentueuse C.Espié. Côté romans, j'ai choisi trois titres de la collection des Plumées des excellentes éditions Talent Haut, qui rééditent des textes oubliés du "matrimoine" (des auteures – je crois que je devrais dire "autrices" – souvent très populaires à leur époque, voire même couronnées de prix prestigieux ou membres de sociétés littéraires de renom, mais oubliées au profit de leurs congénères masculins). Totalement par hasard, je suis aussi tombé sur le poche de Miss Pook de B.Santini (très alléchant, avec une sorte d'alter-ego maléfique de Mary Poppins), une anthologie de l'excellent Edward Gorey, et Notre Château, une curiosité dont le synopsis n'est pas sans évoquer certains écrits de Shirley Jackson...



Ah, et côté vaisselle inutile, j'ai acheté ça. Sans commentaire... ^_^



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Popottes et casseroles :


  Encore une belle saison au fourneaux avec, du côté des classiques, un début d'Automne sous le signe du Chili con Carne (j'en ai cuisiné plusieurs fois après des années sans en avoir mangé, allez savoir pourquoi), avant de me tourner vers ma chère cuisine anglaise : Un Bubble & Squeak fait à la poêle (purée de restes de légumes légèrement frits, dont j'avais déjà fait une première version au four avec du cheddar il y a quelques années ; cette recette semble plus proche de ce qu'on peut trouver vendu dans la rue à côté des stands de fish & chips) et un brocoli au paprika (d'après une recette de Jamie Oliver, parfaite pour Halloween tant cela ressemble à un cerveau ensanglanté!).


  Toujours du côté des recettes british, j'ai ressorti quelques anciens plats déjà testés par le passé : le gratin de courge buttercup (j'ai bien dit cup, pas nut) au cheddar, ou le Mulligatwany (viande hachée, potimarron, carottes, curry, riz, épices et tomates, entre la soupe et le plat mijoté) véritable gloubiboulga réconfortant en ces jours de premiers froids, et parfait pour une tablée d'Automne un dimanche midi pluvieux...


  Tablée conclue par une farandole de tartelettes à la compote de pomme maison, et une recette jamais testée du livre de Pippa Middleton, 365 jours de fête (dont je ne sais toujours pas si elle a vraiment écrit le contenu ou juste mis son nom et sa tête au large sur la couv'), un gâteau de flocons d'avoine au gingembre et à la mélasse (le genre qui se conserve dix jours dans une boite métallique), parfait avec un Tchai Latté...



  Allez, encore un peu de cuisine anglo-américaine ? Une plâtrée poêlée de choux de Bruxelles aux châtaignes et au bacon, et une montagne de pancakes faite par Mother Rabbit (dont celui au sommet de la pile serait, parait-il, un portrait de moi...)



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  Voilà, c'était le bilan de mon Automne, un peu d'avance, certes, mais c'est pour mieux nous plonger dès maintenant dans la période de Noël! Et puis au programme de l'hiver qui arrive, outre nos fêtes sous le signe de Miss Fisher, il y aura bien d'autres événements de prévus : Agatha Christie au théâtre, une possible murder party et – ça c'est moins drôle – un nouveau passage en salle d'opération pour enlever la jolie ferraille qu'on m'a placé dans le fémur après une certaine chute de vélo en février dernier...


Tic-tac... c'est parti pour le compte à rebours avant Noël!

6 commentaires:

  1. Tu n'as pas perdu ton temps!
    Bel article avec tout ce qu'on aime : du manger, du lire, du regarder...ça manque peut-être un peu de spiritueux malgré la présence de l'alambic, mais on va dire que c'est l'effet prohibition...
    Belle découverte que cette collection "Les plumées", je suis ébahie d'apprendre que Théophile Gauthier avait une fille qui avait autant écrit. Je savais qu'il avait une fille en pension chez les religieuses, et lors d'une visite il était tombé à la renverse à cause de son odeur de saleté et avait réclamé pour elle l'accès à un bain au moins une fois par quinzaine...

    Je suis très curieuse de savoir si ces lectures très très vintage sont encore lisibles par le lecteur d'aujourd'hui.

    Pouchky

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    1. La collection des Plumées me tentait depuis un moment déjà. Parmi les trois titres que j'ai achetés, il y en a deux d'inspiration gothique et un dans une veine à la Jane Austen (d'après la libraire qui tenait le stand).
      C'est amusant que tu parles de spiritueux... je voulais qu'on profite de nos prochaines retrouvailles parisiennes pour aller dans un speakeasy style Années folles dont j'ai entendu beaucoup de bien (on y accède par le faux frigo d'une pizzeria) :D .

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    2. Va pour le speakeasy via le frigo! On laissera les enfants (Fofo Totof etc.)dans la partie pizzeria! ;)

      J'ai cherché cette collection Plumées chez Gib', mais c'est plutôt confidentiel comme diffusion.

      Pouchky

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    3. Je suis sûr que Nath aussi voudra bien passer par le Frigo avec nous.
      Ce sera une sorte d'armoire magique à destination du Narnia des cocktails :D

      Ça ne m'étonne pas trop, concernant les Plumées, on les trouve assez difficilement. Il y a un titre qui te tentait en particulier? Tu es allée voir le site de l'éditeur ?

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  2. Quel bilan ! Que ce soit littéraire, culinaire ou même achats compulsifs... !

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