Agatha Raisin and the wellspring of death, St Martin's Press, 1998 - Éditions Albin Michel (trad. de F. du Sorbier), 2017.
Ancombe, paisible petit village, possède une source d'eau douce réputée
pour ses bienfaits. Mais l'arrivée d'une société qui veut l'exploiter
échauffe les esprits et divise les habitants : s'enrichir ou renoncer à
la paix ? Lorsque Robert Struthers, le président du conseil municipal,
est retrouvé assassiné, l'affaire prend une sale tournure. Pour y voir
plus clair, Agatha Raisin décide d'aller à la source et se fait
embaucher par la société...
Avec plus de 300 000 exemplaires vendus, Agatha Raisin, l'héritière très spirituelle de Miss Marple version rock, a imposé sa personnalité loufoque et irrésistible. Vous reprendrez bien un peu de Worcestershire sauce dans votre thé ?
Avec plus de 300 000 exemplaires vendus, Agatha Raisin, l'héritière très spirituelle de Miss Marple version rock, a imposé sa personnalité loufoque et irrésistible. Vous reprendrez bien un peu de Worcestershire sauce dans votre thé ?
***
Après la lecture (très en retard sur la publication française) du tome précédent, Vacances tous risques, Agatha nous manquait vraiment VRAIMENT beaucoup. Un besoin urgent d'humour et de légèreté nous a incité à aller la piocher dans notre pile à lire pour reprendre la série où on l'avait arrêtée. Direction Ancombe et ses étranges meurtres...
Le village d'Ancombe, à quelques kilomètres de Carsely, est le théâtre d'événements on ne peut plus houleux : alors qu'une compagnie veut mettre en bouteille et vendre à grande échelle l'eau de source du village, les habitants du patelins, en fort désaccord, ont prévu de soumettre l'autorisation d'exploitation au vote. Lorsque le président du conseil municipal, dont la voix allait être décisive, est retrouvé le crâne fracassé près de la fontaine, Agatha accepte de reprendre du service dans les relations publiques pour mener l'enquête. Embauchée par la société d'eau minérale, elle s'infiltre dans leurs bureaux pour mieux interroger les employés et découvrir à qui profite le crime... mais le meurtre n'était que le premier d'une série qui allait donner du fil à retordre à la détective!
Suite à l'agréable surprise du tome précédent dans le cadre très estival de Chypre, on apprécie la fraîcheur de la campagne anglaise et ses villageois au caractère bien trempé. C'est un régal de retrouver l'ambiance des premiers tomes et une Agatha qui tente d'oublier les hommes (enfin, surtout James. Et Charles. Bref, les deux) en se lançant à corps perdu dans de nouvelles investigations... pour mieux finir avec un toy boy dans son lit !
"— Alors, qu'est-ce que cette guenon avait à dire pour sa défense?
— Elle a plus ou moins laissé entendre que c'est vous qui l'avez tué.
— Mauvaise comme elle est, elle ne recule devant rien. Avec tous les liftings qu'elle a eus, elle a la peau tellement tirée que quand elle ouvre la bouche, elle ne peut plus s'asseoir."
Alors, oui, l'enquête est un peu foutraque, mais on sait que cette série est inégale ; quand on commence un nouveau tome, c'est avec le risque que l'intrigue ne soit pas forcément d'une grande qualité dramatique. Mais cet opus sauve la mise avec sa galerie de personnages qu'on aime tant : Bill Wong et ses parents qui s'évertuent à gâcher sa vie amoureuse, la généreuse et avisée Sarah Bloxby, et même Roy, l'ancien collègue et pseudo ami d'Agatha, auquel on s'est attaché malgré son hypocrisie.
Photo tirée de l'épisode télévisé adapté du roman.
Sans être le meilleur de la série, ce septième opus se lit sans déplaisir aucun : le point de départ est plutôt bien trouvé (M.C.Beaton a confié dans une interview que l'histoire lui avait été soufflée par un fait-divers survenu dans un village près de chez elle, dans les Cotswolds) et si le roman ne se distingue pas par ses accents policiers, on ne devine pas forcément la clef de l'énigme facilement. Du reste, on avait surtout ouvert ce livre pour la distraction : l'ambiance british et le caractère de cochon de l'héroïne. La lecture a en cela été satisfaisante, et on en redemande.
Photo tirée de l'épisode télévisé adapté du roman.
"Bien qu'on ne fut qu'en milieu d'après-midi, la tenue de Robina aurait mieux convenue pour une soirée. Avec son tailleur, elle portait des boucles d'oreilles scintillantes et un collier en strass. Elle était chaussée d'escarpins de satin noir à talons. De même que certaines femmes seules laissent les lumières allumées dans leur arbre de Noël longtemps après les fêtes, d'autres aiment porter des tenues de soirée dans la journée, comme si les paillettes et le clinquant pouvaient prolonger la jeunesse encore un peu."
En bref : Un opus sympathique qui remplit son office de lecture légère et cosy. On ne se lasse pas de la personnalité d'Agatha, toujours à contre-emploi dans ce décor de carte postale anglaise, et on a déjà hâte de la retrouver dans le tome suivant.
Oui comme tu dis, tous les tomes ne se valent pas... mais ça reste Agatha, quoi ! :-) Bonne suite de semaine, Pedro !
RépondreSupprimerOui, et Agatha est toujours là bienvenue quand le moral n'est pas là ;)
SupprimerBonne suite de semaine à toi aussi !