vendredi 1 mars 2024

Le meurtre de la momie (Une lady mène l'enquête #3) - Sara Rosett.

The Egyptian Antiquities Murder (High Society Lady Detective #3)
, McGuffin Ink (autoédition Amazon), 2019 - McGuffin Ink (autoédition Amazon) (trad. d'E.Velloit et Valentin translation), 2022.
 
    Nous sommes en octobre 1923 et Olive Belgrave a une nouvelle affaire. Sa cliente, Lady Agnes, ne croit pas aux malédictions. Elle engage Olive pour prouver que son oncle égyptologue n’a pas succombé à une momie maléfique. Olive mène l’enquête et découvre que la vérité est bien pire : c’est un meurtre. Pourra-t-elle prouver que la malédiction n’en est pas une et dévoiler le vrai coupable avant la prochaine victime ?
 
    Le Meurtre de la momie est le troisième tome d’Une lady mène l’enquête, une série policière historique qui se déroule dans l’Angleterre des années 1920. Si vous aimez les romans à la lecture légère qui vous renvoient à l’Âge d’or de la fiction policière, avec des personnages pleins d’esprit, des énigmes à élucider et des décors glamour, vous adorerez Sara Rosett, auteure de best-sellers au classement du USA Today, et sa série Une lady mène l’enquête. À découvrir maintenant ! 

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    Après Meurtre au manoir d'Archly et Meurtre au château de Balckburn, nous poursuivons la série Une lady mène l'enquête. Pour rappel, cette série anglaise initialement autoéditée et traduite par Amazon s'est révélée être une excellente alternative à Son espionne royale et l'autrice Sara Rosett a même été encensée par la presse spécialisée. Si la traduction est la seule chose qu'on a pu reprocher à ces ouvrages (faîte par une IA, semble-t-il, et revue par une personne de chair et de sang, mais probablement aveugle si l'on en croit le résultat très critiquable), Une lady mène l'enquête est bien plus qu'un simple succédané et enchantera les lecteurs férus du genre.
 
    A la fin de l'opus de précédent, Olive Belgrave, jeune fille de la bonne société sans le sou qui a réussi à se faire une réputation de détective auprès de la petite noblesse, était appelée en urgence à Londres pour résoudre une sombre affaire d’antiquités égyptiennes. Au début du Meurtre de la momie, c'est donc en plein quartier de Belgravia qu'on retrouve notre héroïne, alors qu'elle s'apprête à sonner à la porte de la villa Mulvern pour répondre à la demande qui lui a été adressée. Les Mulvern sont connus de longue date pour leur passion de l’égyptologie et Lord Mulvern, qui avait notamment mené des fouilles dans la Vallée des Rois, vient subitement de décéder à quelques jours de l'exposition consacrée à la momie qu'il avait rapporté de sa dernière expédition. Pour la police, c'est un suicide ; pour la presse à scandale, il s'agit d'une malédiction. Pour Lady Agnes, nièce et pupille de Lord Mulvern, en revanche, c'est un meurtre et elle espère bien qu'Olive pourra le prouver. Mais qui aurait eu intérêt à assassiner le célèbre égyptologue ? L’insupportable Mr Rathburn, du British Museum, parce qu'il convoitait ses collections ? Gilbert, son neveu, et sa jeune épouse Nora, qui souhaitaient toucher l'héritage pour s'offrir un appartement en ville ? Le majordome qui a récemment pris sa retraite ? Ou encore Lady Agnes elle-même, qui engagerait une détective uniquement dans le but de brouiller les pistes ? A moins que la momie soit réellement en cause et qu'une malédiction plane également sur Olive...
 

    Si l'on parvient à faire l'impasse sur les défauts de traduction (ou à y survivre – non, on ne s'en remet toujours pas ; oui, on en parlera certainement à chaque nouveau tome), on passe un très bon moment en compagnie d'Olive qui, après ces deux précédentes affaires, commence à se faire une réputation comme enquêtrice quasi-professionnelle dans le milieu de la haute société. Pour ce troisième opus, Sara Rosett puise son inspiration dans l'égyptomanie très en vogue pendant les années 20, fascination née de la découverte de la tombe de Toutankhamon qui lança une véritable mode pendant les années qui suivirent. Mode qui n'épargna pas le roman policier, comme on a pu le voir chez Agatha Christie avec Mort sur le Nil, La mort n'est pas une fin, mais surtout L'affaire du tombeau égyptien. Ce dernier titre en particulier, première évocation littéraire de la légende de la "malédiction du pharaon", a également constitué une source d'inspiration majeure pour Sara Rosett.
 
Sir Wallis Budge, véritable Albert Rathburn.
 
    Le personnage de Lord Mulvern et son étrange décès ont été suggérés à l'autrice par la mort mystérieuse de Lord Westbury, qui avait sauté du septième étage après avoir laissé un mot d'adieu on ne peut plus énigmatique. Lorsqu'il avait été révélé qu'il faisait partie du cercle de connaissances d'Howard Carter, la presse avait rapidement expliqué sa disparition par la malédiction de la momie. Partant de ce point de départ particulièrement romanesque, Sara Rosett réunit autour de la victime plusieurs personnages des plus charismatiques, dont certains directement calqués sur des personnalités historiques associées au milieu de l'égyptologie des années 20 (entre autres, Sir Wallis Budge, qui travaillait pour le Britsh Museum, est devenu sous la plume de Sara Rosett l'insupportable Albert Rathburn). Puis l'autrice rassemble tout ce beau monde dans un hôtel particulier qu'elle a avoué directement inspiré de la Wallace Collection, pour l'architecture et la localisation. Le décor parfait pour un crime... qui l'est presque.
 
La Wallace Collection, inspiration pour la villa Mulvern.

    Ces éléments assurent les bases assez solides d'un whodunit qui se laisse lire avec plaisir. La galerie de personnages est suffisamment sujette aux suspicions pour que les doutes du lecteur n'épargne aucun suspect et Sara Rosett parvient comme elle l'a déjà fait dans ses précédents tomes à multiplier les intrigues afin que les (nombreuses) fausses pistes nous empêchent de trouver la clef de l'énigme. Peut-être est-ce là que se situe le seul hic de l'intrigue : pas sûr, en vérité, que le lecteur dispose de toutes les informations pour avoir une chance de résoudre l'affaire par lui-même avant que les indices les plus importants soient donnés, quelques pages avant l'éclair de génie de l'héroïne. La scène de révélation finale, en pleine ouverture de l'exposition de la momie au British Museum, reste cependant un grand moment de suspense (et d'action).

Poudrier-pistolet des années 20 : une extravagance qui sera bien utile à Olive dans la scène finale !

En bref : Une troisième enquête plutôt réussie pour Olive Belgrave, qui se frotte cette fois à l'égyptomanie ambiante des années 1920. Inspirée par la malédiction de Toutankhamon, l'autrice Sara Rosett imagine une intrigue tout à fait dans l'esprit de l'époque. Si la révélation finale reste peut-être un peu rapide, Le meurtre de la momie se lit avec plaisir.



 
Et pour aller plus loin...
 

- Découvrez toute la série Une lady mène l'enquête : le tome 1, le tome 2, et les suivants à venir...


- Si vous avez aimé Une lady mène l'enquête, vous aimerez Son espionne royale.
 
 

- Découvrez le site officiel de Sara Rosett ICI.

2 commentaires:

  1. je n'ai pas encore découvert cette série, peut-être à l'occasion du challenge de ce mois!

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  2. J'aimerais bien découvrir cette série. C'est quand même dommage pour les défauts de traduction.

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