vendredi 28 octobre 2016

Harry Potter and the Cursed Child / Harry Potter et l'enfant maudit - J.K.Rowling, J.Thorne & J.Tiffany, traduits par J.F.Ménard.

Harry Potter and the Cursed Child, Little, Brown UK, 2016 - Editions Gallimard jeunesse (trad. de J.F.Ménard), 2016.

  La huitième histoire. Dix-neuf ans plus tard.

  Être Harry Potter n'a jamais été facile et ne l'est pas davantage depuis qu'il travaille au cœur des secrets du ministère de la Magie. Marié et père de trois enfants, Harry se débat avec un passé qui refuse de le laisser en paix, tandis que son fils Albus affronte le poids d'un héritage familial dont il n'a jamais voulu. Quand passé et présent s'entremêlent dangereusement, père et fils se retrouvent face à une dure vérité : les ténèbres surviennent parfois des endroits les plus inattendus. 

  Le texte intégral de la pièce de théâtre d'après une nouvelle histoire originale de J.K. Rowling, John Tiffany et Jack Thorne.

***

  Il était difficile de passer à côté de cet événement de librairie, et donc d'autant plus tentant de le faire coïncider avec le rendez-vous "sorcellerie" du challenge Halloween british de Lou et Hilde! Après l'avoir dévoré cet été en VO, on a acquis il y a quelques semaines l'édition française, ne serait-ce que pour se régaler de la traduction toujours si impeccable de J.F.Ménard! Coup double donc, mais la relecture en était tout aussi savoureuse. Avant de vous en dire plus, promis, nous essayerons de ne pas spoiler les futurs lecteurs.

Allez, on se refait un petit tour en Hogwarts Express?

 Phénomène de librairie qui a su bouleverser autant les jeunes que les adultes, Harry Potter a marqué toute une génération en plus de révolutionner la façon d'aborder la littérature jeunesse, et d'entrer dans la famille des classiques étudiés au programme scolaire (outre-Manche, en tout cas). On pourrait raconter l'aventure Harry Potter de toutes les façons qu'on en dirait jamais assez. "Jamais assez" est l'expression qui convient : depuis qu'elle a achevé son cycle officiel autour du jeune sorcier, J.K.Rowling l'a dit et redit : "Harry Potter, c'est fini". Peut-être aussi une limite qu'elle préfère s'imposer, de peur elle-même de ne plus se renouveler dans cet univers? Et pourtant, elle n'a eu de cesse d'y retourner, par petites touches, aussi parce que ce monde de sorciers avait continué de se développer presque malgré elle dans son imagination.

 Quelle classe, cette femme...

  Aussi, après les ouvrages de la bibliothèque de Poudlard et le site Pottermore (aujourd'hui rebaptisé Wizarding World), on se doutait que la grande aventure Harry Potter trouverait une nouvelle voie d'expression. Un pressentiment confirmé avec le lancement du film Les animaux fantastiques (avec J.K.Rowling au scénario, s'il vous plait!), puis l'annonce d'une ... pièce de théâtre! Le titre est très vite annoncé, et le synopsis laisse longtemps croire un préquel racontant l'enfance de Harry chez les Dursley. Finalement, la nouvelle explose quelques années plus tard : ce sera une suite, et le texte sera édité en librairie dans la foulée!

Oui, une pièce, sur scène!

  Une suite mettant en scène le fils d'Harry, vingt ans plus tard ? Les fans en ont rêvé, et on trouve de nombreux fanfictions qui ont proposé cette éventualité. Un de ces récits apocryphes a d'ailleurs presque atteint le stade de roman officiel : il s'agit de la série des James Potter, écrite par l'Américain G.Norman Lippert. Ce cycle lancé en 2007 et centré sur le fils aîné d'Harry a rencontré un tel succès auprès des lecteurs que 6 tomes sont parus en numérique, que leur version audio est disponible, et qu'ils ont eu droit à leur site officiel. C'est dire si le concept faisait déjà envie. Mais cette suite officielle, même sous la forme d'une pièce de théâtre, c'était certainement l'événement le plus attendu du monde livresque.

Avant l'enfant maudit, il y a eu James Potter...

  Et même si le succès était couru d'avance, reconnaissons que le résultat est extrêmement plaisant à lire – surtout si l'on est de la génération Potter, enfin, de la génération Y. L'enfant maudit, c'est un peu une madeleine de Proust (ou devrait-on dire : une dragée surprise de Bertie Crochu ?), aussi a-t-elle surtout d'intérêt pour les grands connaisseurs de la saga et les amoureux de la première heure, cette nouvelle histoire étant tout à la fois une suite et un hommage aux sept tomes du cycle original (tout particulièrement au quatrième), auxquels la pièce fait des références et allers-retours constants grâce à une facétieuse intrigue basée sur les voyages temporels.

 Harry et son fils Albus.

    S'amusant ainsi parfois des propres codes qu'elle avait instaurés et des éléments récurrents des tomes du corpus d'origine (et ce même si elle casse alors la logique qu'elle s'était imposée par le passé, à savoir que "tout ce qui arrive est déjà arrivé"), Rowling offre à ses fans et lecteurs d'émouvants easter eggs en invitant dans cette pièce le retour de quelques anciens personnages qu'on n'espérait même plus revoir. Outre ces éléments peut-être un peu faciles, on se réjouit de découvrir une nouvelle génération de sorciers et de se laisser surprendre par les tempéraments de ces nouveaux personnages. La maison dans laquelle entre le jeune Potter, l'identité de son meilleur ami, le véritable rôle de la sorcière vendeuse de bonbons du Poudlard Express... et tant d'autres éléments viennent créer la surprise tout en augmentant la mythologie conçue par l'autrice.


  Le mieux dans tout ça? A lire ce script, on visualise parfaitement les effets spéciaux tels qu'ils s'animeraient au cinéma... puis on se rappelle qu'on lit une pièce de théâtre! On reste alors rêveurs quant aux prouesses techniques et scénographiques que doivent déployer les machinistes du spectacle, persuadés que la magie doit opérer, plus vraie que jamais. Alors, à défaut de pouvoir prendre le premier train pour Londres, on se dit qu'il ne faudra pas attendre bien longtemps avant une adaptation sur les planches parisiennes...


En bref : Un grand -TRES GRAND- retour de J.K.Rowling avec l'univers d'Harry Potter. L'autrice vient prouver une fois de plus son grand talent en renouvelant sans essoufflement le petit monde de Poudlard, toujours avec la même fraîcheur. Si certains éléments peuvent s'avérer quelque peu faciles, on apprécie le mélange de clins d’œil et de nouveautés, dans l'idée de conquérir aussi bien les fans de la première heure que les petits nouveaux éventuels. A la fois suite et histoire dérivée de la saga originale, L'enfant Maudit se lit surtout en rêvant du spectacle qu'il donne à voir sur les planches...


Et pour aller plus loin...


- Retrouver la saga originale des Harry Potter! (tome 1 chroniqué ICI).

2 commentaires:

  1. Je suis d'accord c'est très bien écrit mais justement j'ai trouvé que l'utilisation - un peu trop facile ? - des voyages dans le temps, était certes intéressant mais rendait parfois les situations assez peu cohérentes. Néanmoins, quel plaisir de la lire ! J'avoue que j'aspire aussi à une adaptation pour les planches parisiennes !! :)

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    1. Bonjour amie blogueuse! Oui, en effet, je vois ce que tu veux dire... disons que c'était un bon moyen de garder un pied dans le corps original de l'histoire tout en mettant en scène une nouvelle génération. Pour l'occasion, j'ai réussi moi aussi à me contenter du plaisir de la lire ;)

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