Julie est une jeune Française qui vit à Kyôto depuis son enfance. Elle
mène une existence sans histoires entre son travail et ses amis. Mais
depuis la mort de sa mère quelques mois auparavant, elle souffre de
cauchemars inexpliqués. Un jour, elle rencontre Jeanne-Marie, une
vieille dame sympathique venue visiter la ville. Dès lors, sa vie va
prendre un tournant totalement inattendu, et elle va pénétrer dans un
univers à la fois fascinant et effrayant dont elle ne soupçonnait même
pas l’existence, celui de la magie. Julie décide de se rendre en France
pour lever définitivement le voile qui obscurcissait sa vision depuis
toujours. Là-bas, elle tentera de mieux comprendre ses racines afin de
mieux faire face à sa nouvelle vie. Elle découvre les pouvoirs dont elle
est dotée, ainsi que la vérité sur ses origines, sa mère, son père
décédé lorsqu’elle était enfant dans un tragique accident, et le reste
de sa famille... Au Japon et en France, argent, pouvoir, machinations,
amours et secrets de famille vous entraînent dans l’univers captivant de
la Magie et de Ses représentants : les Initiés.
***
Romane Taguchi est une jeune française qui vit au Japon depuis plusieurs années. Passionnée de lecture et d'écriture, elle a auto-édité cette année ce premier roman dont le manuscrit dormait depuis quelques années dans ses tiroirs.
Si je ne l'ai pas déjà dit par le passé, je le dis maintenant : je suis toujours très méfiant vis-à-vis de l'autoédition. Pourquoi? Parce que partant de là, n'importe qui peut se faire passer pour un auteur ou se considérer comme tel, alors que cela nécessite à mes yeux une certaine expérience et qu'un talent soit tout de même validé par de nombreux lecteurs si ce n'est cette instance supérieure qu'est l'éditeur. Or, je suis aussi le premier à dire que les maisons d'édition n'ont pas le monopole du bon goût, et que les éditeurs, détenteur de ce droit divin d'accepter ou refuser un manuscrit, on souvent usé et abusé de ce pouvoir pour renvoyer dans leur dix-huit mètres des textes tout à fait publiables.
L'occasion de m'essayer au roman auto-édité s'est présentée cet été, lorsqu'une amie exilée au Japon m'a fait connaître cet ouvrage d'une connaissance rencontrée là-bas. La couverture, plutôt réussie, offrait un écrin plus alléchant que l'auto-édition classique et je me laissai convaincre par le thème, qui entrait parfaitement dans le cadre des chroniques du challenge Halloween 2017!
Le médaillon des initiés, accessoire clef du roman...
Parmi les points les plus réussis, évoquons tout d'abord
l'interprétation de la magie telle que la présente l'auteure : ici, pas
de chapeau pointu ni de balais, pas non plus de démons à combattre. Dieu
merci, nous n'assistons pas à une redite d'Harry Potter ou de Charmed.
La sorcellerie de Romane Taguchi s'inscrit dans la tradition plus
ancestrale des guérisseurs, auxquels elle propose une évolution et des
accessoires originaux (dont en tête, un médaillon qui se fait clef de leurs pouvoirs) qui deviennent propres à une nouvelle mythologie.
Autre aspect très positif, certainement celui qui m'a le plus
enthousiasmé : la culture. L'histoire se déroulant à cheval sur la
France et le Japon, racontée par une Française installée là-bas depuis
plusieurs années, elle est sujette à
transmettre la culture nippone avec de nombreux détails on ne peut plus
passionnants. Aussi, la première moitié du livre se déroulant quasiment
intégralement à Kyoto et ses alentours, on découvre tour à tour les
habitudes alimentaires, l'architecture, l'Histoire et les traditions
japonaises, toutes fort bien transmises.
L'histoire, bien que fantastique, n'est pas de celles qui donnent à lire des combats de sorcellerie et des explosions de magie à chaque chapitre. Le rythme est plutôt lent et s'attache davantage à la normalité, voire la banalité, de l'héroïne principale et de son quotidien somme tout très commun - un atout plutôt qu'un point négatif, car cela aide d'autant plus le lecteur à se reconnaître en elle, et le prépare lentement mais sûrement à accueillir les éléments paranormaux qui s'invitent au fur et à mesure. Pour ce qui est des ressorts de l'histoire et les sous-intrigues qui s'enchaînent, je reste quelque peu partagé : c'est dans les vieux pots que l'on fait les meilleurs soupes, certes, mais il faut admettre que les chemins empruntés par le scénario sont peut-être un peu trop classiques, et la plupart des révélations ou ce qui devraient être des surprises s'avèrent trop souvent courues d'avance.
N'oublions pas d'évoquer le style : maîtrisé, propre et clair, il permet une lecture fluide et agréable, qui aide sans aucun doute à se laisser porter par l'histoire sur près de 500 pages. Un élément non négligeable auquel je n'aurais à exprimer qu'un seul reproche : celui d'être, justement, un peu trop propre, exprimant une certaine candeur générale (une impression peut-être accentuée par un certain manichéisme dans la psychologie des personnages) qui ferait merveille dans un roman jeunesse mais auquel il manque ici une certaine noirceur ou davantage d'épaisseur. Néanmoins, ce n'est probablement là qu'un aspect que ne recherchent pas tous les lecteurs. Par ailleurs, je lirai certainement la suite, par curiosité et parce que cette série ne peut que se bonifier avec le temps.
De Kyoto...
L'histoire, bien que fantastique, n'est pas de celles qui donnent à lire des combats de sorcellerie et des explosions de magie à chaque chapitre. Le rythme est plutôt lent et s'attache davantage à la normalité, voire la banalité, de l'héroïne principale et de son quotidien somme tout très commun - un atout plutôt qu'un point négatif, car cela aide d'autant plus le lecteur à se reconnaître en elle, et le prépare lentement mais sûrement à accueillir les éléments paranormaux qui s'invitent au fur et à mesure. Pour ce qui est des ressorts de l'histoire et les sous-intrigues qui s'enchaînent, je reste quelque peu partagé : c'est dans les vieux pots que l'on fait les meilleurs soupes, certes, mais il faut admettre que les chemins empruntés par le scénario sont peut-être un peu trop classiques, et la plupart des révélations ou ce qui devraient être des surprises s'avèrent trop souvent courues d'avance.
...à Bordeaux...
N'oublions pas d'évoquer le style : maîtrisé, propre et clair, il permet une lecture fluide et agréable, qui aide sans aucun doute à se laisser porter par l'histoire sur près de 500 pages. Un élément non négligeable auquel je n'aurais à exprimer qu'un seul reproche : celui d'être, justement, un peu trop propre, exprimant une certaine candeur générale (une impression peut-être accentuée par un certain manichéisme dans la psychologie des personnages) qui ferait merveille dans un roman jeunesse mais auquel il manque ici une certaine noirceur ou davantage d'épaisseur. Néanmoins, ce n'est probablement là qu'un aspect que ne recherchent pas tous les lecteurs. Par ailleurs, je lirai certainement la suite, par curiosité et parce que cette série ne peut que se bonifier avec le temps.
En bref : Un roman auto-édité qui revisite non sans originalité l'univers de la sorcellerie et dont l'atout majeur est d'explorer la culture japonaise avec de nombreux détails passionnants. On lui reprochera peut-être une certaine candeur générale mais on gage d'un bon potentiel qui laisse espérer que les prochains tomes se bonifieront avec le temps.
J'attendrai ton avis sur le tome 2 avant de le noter...
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