vendredi 10 janvier 2020

Gourmandise littéraire : "Phryne's greatest pleasure".


  Phryne Fisher est sans doute aucun l'une des héroïnes les plus hédonistes et épicuriennes de la littérature policière. Interviewée en exclusivité dans le recueil de nouvelles et d'anecdotes A question of death ; an illustrated Phryne Fisher treasury, elle se confie sur ses stylistes favoris, ses meilleurs souvenirs de détective, ses objets fétiches et... ses petits (ou ses grands) plaisirs. Ainsi interrogée par un narrateur ou un journaliste inconnu (ou Kerry Greenwood elle-même, peut-être), elle se livre sur ses gourmandises préférées, avec le style et la fantaisie qu'on lui connait...



" — Votre plus grand plaisir?
— Je dirais, tout en portant une nouvelle robe, boire une coupe de Veuve Cliquot, manger des œufs de cailles truffés et du caviar Beluga avec du citron et des toasts de pain de seigle, le tout en excellente compagnie – avec qui danser ensuite – mais cela semble tellement banal. Tout est un plaisir, sauf les politiciens."

A question of death, "An interview with Phryne Fisher", K.Greenwood, Poisonned pen press (2014).



  Si on sait que Phryne Fisher a grandit dans le plus grand dénuement, on sait aussi qu'elle s'est vite rattrapée une fois que sa famille a hérité de lointains cousins tombés au front. Sortie de la Grande Guerre avec un titre et une bonne petite fortune, l'audacieuse et jeune héritière retourne vivre dans sa ville natale de Melbourne où elle s'improvise détective, faisant de sa vie un mélange constant de danger et... de luxe. Car rien n'est trop beau pour la jeune femme, qui s'adonne à tous les plaisirs possibles. Dotée d'un incroyable appétit de vivre et d'un incroyable appétit tout court, Miss Fisher aime les plats les plus simples quand ils sont roboratifs, et les plus couteux quand ils sont exquis, à l'image des mets qu'elle évoque dans son interview.

  Quoi de plus luxueux, en effet, qu'un mélange d’œufs de cailles et de truffes accompagné de caviar, le tout arrosé de champagne? Souvent cuisinés durs pour servir de mises en bouche lors d'apéritifs chics, les œufs de cailles sont ici préparés en cocottes, où ils sont parsemés de brisures de truffes. La truffe, c'est bien évidemment ce célèbre champignon qu'on peut trouver de couleur blanche ou noire, pour la modique somme d'environ 75 euros les 100 grammes.


  Si vous ne possédez pas de chiens truffier pour aller les cueillir par vous-même, attendez donc la période des fêtes : les magasins en vendent en petites quantités à prix plus (ou moins) abordables, pile la dose qu'il faut pour relever une recette. En ce qui concerne le caviar, on peut également le dénicher en petite contenance pendant les fêtes, mais le coût reste très élevé. Nous vous conseillons donc de tricher sans honte aucune et de le remplacer par des œufs de lompe, qui feront superbement illusion...
 

Ingrédients (pour 4 personnes):

- 12 œufs de cailles
- 4 cuillères à soupe de crème fraiche épaisse
- 1 truffe (ou l'équivalent en brisures)
- ciboulette
- 1 petit bocal de 100 g d’œufs de lompe.
- 1 citron
- 1 pain de seigle tranché
- sel
- poivre



A vos tabliers!

- Graisser quatre ramequins ou petites cocottes allant au four, mettre dans chaque une cuillère à soupe de crème.
- Laver puis sécher la ciboulette. Réserver.
- Ajouter trois œufs de caille par cocotte, puis parsemer de ciboulette ciselée et de quelques brisures de truffe.
- Saler, poivrer, puis placer les cocottes dans un plat rempli d'eau à mi-hauteur.
- Enfourner pour dix minutes à 160 degrés.
- Pendant ce temps, toaster huit tranches de pain de seigle, les tartiner d’œufs de lompe et les arroser d'un trait de jus de citron.


Servir les œufs cocotte chauds accompagnés des toasts... le tout généreusement arrosé de champagne!

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